Articles de brunoedouard

  • Conseil municipal : focus sur... (7)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.Tulkarm sderot antony

    Pour ce mois de décembre 2023, le focus sera sur : la solidarité avec les villes jumelles.

    L’ordre du jour du Conseil appelait l’attribution de deux subventions exceptionnelles : l’une de 50 000 € pour Sdérot, ville israélienne jumelée avec Antony et l’autre de 20 000 € pour les victimes civiles de la bande de Gaza ; j’ai exposé ce qui suit.

    Nous sommes évidemment favorables à l’octroi d’une subvention à notre ville jumelle de Sdérot, durement touchée par l’attaque meurtrière du 7 octobre. Nous sommes en accord avec son montant qui est à la hauteur de ce que nous avons fait il y a peu pour Taroudant. Nous sommes aussi favorables à l’octroi d’une aide aux populations civiles de Gaza touchées par les bombardements massifs de ces dernières semaines et isolées du reste du monde par le blocus israélien depuis juin 2007.

    En revanche, nous regrettons que vous ayez limité l’aide à Gaza à moins de la moitié de l’aide apportée à Sdérot. Ce faisant, vous semblez penser qu’une vie ne vaut pas toujours une vie et vous aidez une ville de 20 000 habitants d’un état riche d’un PIB de plus de 50 000 dollars par habitant davantage qu’une communauté de 2 millions d’habitants au PIB dix fois moins élevé.

    Bien sûr Sdérot est notre ville jumelle et Gaza ne l’est pas. Certes. Mains nous vous avons justement demandé depuis longtemps et encore tout récemment lors du séisme de Taroudant, d’établir un jumelage avec une ville palestinienne. Je renouvelle ce soir cette demande en vous proposant la ville de Tulkarem, au nord de la Cisjordanie.

    Enfin, je vous rappelle qu’il y a deux mois, vous étiez favorable à l’ouverture de la commission extra-municipale des jumelages aux groupes minoritaires de notre assemblée, mais l’ordre du jour de ce soir est muet à ce sujet.

    La délibération sur la subvention à Sdérot a été votée à l’unanimité. Celle sur la subvention aux populations civiles de Gaza a été votée à l’unanimité moins un vote contre émis par un des conseillers municipaux du groupe majoritaire, M. Aviel Bensabat.

  • Fünfzig Grade in Reinickendorf: wer ist schuld?

    L’autre soir à Antony, le café écolo de novembre accueillait une soirée-débat sur les possibilités communales d’action face au dérèglement climatique. Une adjointe à la maire de Paris, élue Génération.s et contributrice au rapport Paris à 50°C insistait sur la nécessité d’aides de l’Etat aux collectivités et donc de porter des écologistes au pouvoir aussi au niveau national.

    Cependant, les habitants de notre ville jumelle ont bien du souci à se faire : Robert Habeck, ministre allemand de l’économie, vient de donner son feu vert à la remise en exploitation de la mine à ciel ouvert de Garzweiler. Cette mine de lignite est considérée comme une des principales bombes de carbone du continent, elle va permettre le fonctionnement de quatre centrales thermiques, dont celle de Jänschwalde dans le Brandebourg, pas loin de Reinickendorf, a priori jusqu’en 2030. Il faut bien compenser l’arrêt par ce même Robert Habeck de trois centrales nucléaires qui fournissaient de l’électricité décarbonée…

    Ah, j’oubliais : Robert Habeck est aussi ministre du climat et il est écologiste.

  • Conseil municipal : focus sur… (6)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour ce mois de septembre 2023, le focus sera sur : le respect des minorités.

    L’ordre du jour du Conseil appelait la désignation au scrutin secret d’une conseillère municipale pour siéger au Conseil de territoire Vallée Sud Grand Paris, suite au décès de Rosa Dumoulin. La ville d’Antony y est représentée par 13 conseillers, élus lors de l’installation du Conseil municipal en 2020 : 11 de ces conseillers sont issus de la majorité municipale et deux des minorités (David Mauger pour le groupe Antony Terre Citoyenne et Maroun Hobeika pour le groupe Antony ensemble).

    Se sont présentées : Anne Fauret pour le groupe majoritaire Antony avec vous et Agnès Chabot pour le groupe Antony en mouvement.

    Les résultats ont été : 49 présents et représentés, 44 votants, 37 voix pour Anne Fauret (élue), 6 voix pour Agnès Chabot, 1 vote blanc.

    Avant le vote, la présidente du groupe Antony en mouvement Nadia Desbois avait appelé solennellement l’ensemble du Conseil municipal à voter pour Agnès Chabot, puisque, selon elle, son groupe était le seul à ne pas être représenté au Conseil de territoire. Après le vote, elle a regretté qu’Agnès Chabot n’ait pas bénéficié au moins des votes des élus Antony Terre Citoyenne.

    De fait, la question se posait. D’une part, ATC ne présentait pas de candidat à cette élection puisque nous sommes déjà représentés par David au Conseil de territoire et que l’équilibre politique de cette assemblée ne pouvait pas être modifié par la désignation d’un seul nouveau membre. D’autre part, dans notre programme municipal de 2020, nous nous étions engagés, au cas où nous aurions été majoritaires, à respecter les droits des minorités (par exemple en leur laissant la vice-présidence de la commission des finances). Enfin, Agnès Chabot a montré sur le début de ce mandat des attitudes nuancées en matière sociale et même des positions progressistes en matière sociétale, notamment sur la défense de la laïcité.

    Ce vote peut toutefois être éclairé par au moins deux éléments. Au début du mandat, le groupe Antony en mouvement a fait le choix d’une alliance avec Antony ensemble (droite dure) pour obtenir un poste à la commission d’appel d’offres, sans être alors gêné par l’élimination d’une sensibilité politique minoritaire, à savoir la gauche. Par ailleurs, depuis trois ans, on n’a pas vu de conseillers municipaux macronistes antoniens sur les bancs du public au Conseil de territoire, ni aux visioconférences des commissions territoriales. Cet intérêt soudain pour les questions intercommunales était-il autre chose que conjoncturel ?

    Précision : j’ai participé au vote.

  • Salut Gérard !

    Gérard Baldit est mort. C’était mon voisin – un peu plus haut sur le même côté de la rue. C’était aussi plus que ça : un gars avec lequel il faisait bon discuter de l’aménagement de la place Céline en allant au marché ou des oiseaux dans sa haie et de mes abeilles dans son jardin. C’était aussi le père de mon copain Maxime qui ouvrait volontiers sa maison pour accueillir Fabien, Denis et les autres pour préparer une nouvelle campagne électorale. C’était une victime du Covid que l’on avait vu avec soulagement revenir chez lui après tant de semaines à l’hôpital, puis ressortir doucement en ville… C’était un père et un grand-père fier de sa descendance. Il est mort dans son île, j’espère que sa fin a été paisible. Salut Gérard !

  • Réforme orthographique du français : vers la fin de l’inertie étatique ?

    La semaine dernière, est parue dans Le Monde une tribune signée par un collectif de linguistes, d’écrivains et d’autres intellectuels appelant à « mettre à jour notre orthographe ». Les auteurs de ce texte font le triple constat de l’immobilisme de l’orthographe de la langue française depuis 1878, des mauvais résultats des pays francophones dans les enquêtes de suivi des élèves et du temps perdu par les enseignants et les élèves dans l’acquisition (approximative) de normes incohérentes.

    Ils demandent la mise en œuvre réelle des révisions orthographiques de 1990, non seulement à l’école (c’est fait depuis 2008) mais aussi au collège et au lycée. Ils proposent aussi de supprimer l’accord du participe passé avec le complément d’objet direct placé avant l’auxiliaire « avoir ». Et ils suggèrent de régulariser en –s les pluriels actuellement en –x, pour eux, il faut enfin « ouvrir les yeus ».

    Je ne peux que saluer cette prise de position. Quinze ministres français de l’éducation se sont succédé depuis 1990 (dont des « pointures » telles que Jack Lang, Lionel Jospin, François Bayrou ou François Fillon) sans que les rectifications orthographiques, bien modestes, initiées par Michel Rocard, établies par le Conseil supérieur de la langue française et acceptées par l’Académie française se retrouvent dans les manuels des collèges. Si Gabriel Attal pouvait lâcher cinq minutes la question de l’abaya à l’école, il aurait l’occasion de faire œuvre utile. Pour ma part, j’avais dès 2008 pris mes responsabilités en ce qui concernait la pharmacie hospitalière (Défendre la langue française en la simplifiant. Le Pharmacien hospitalier 2008 ; 43 (175) : 187-8)Dfensefranaisdfensefranais.pdf (1.71 Mo), je n’ai rien à retrancher à ce que j’écrivais alors.

  • Maud Bregeon, députée hors-sol.

    Depuis le début, on nous bassine : Maud Bregeon est députée mais elle est tellement compétente sur l’énergie et tellement bien vue du Président qu’elle va monter au gouvernement au premier remaniement ! Mais en attendant, il faut bien se montrer : à l’Assemblée avec le succès que l’on sait sur la fusion ASN-IRSN, mais aussi en circonscription.

    Donc, ce mercredi 11 octobre à 19 heures, l’espace Vasarely sera le réceptacle de la célébration de la première année de mandat de Maud Bregeon. Un quatre pages en couleur sur papier glacé (quoi qu’il en coute…) annonce cette manifestation où Maud Bregeon devrait apparaitre proche de « sa » circonscription. 

    Maud bregeon

    Sauf que…

    Sauf que l’éditorial ne semble pas avoir été rédigé, ni même relu, par elle. Il débute en effet par « Voilà plus d’un an que vous m’avez élu ». Oui, élu, pas élue. Ca sent le texte-type, centré sur la politique nationale, diffusé à chaque député marcheur charge à lui/elle de l’adapter un peu – ou pas. Ou bien le travail vite fait d’un stagiaire assistant parlementaire débordé.

    Sauf aussi que le diaporama « en circonscription » de la page 3 fourmille d’incongruités : rentrée des classes aux côtés du « maire de Châtenay-Malabary Carl Segeaud » (à Châtenay-Malabry, on l’appelle plutôt par son nom : Carl Ségaud) ; inauguration du « salon du vin et du fromage d’Antony » (en réalité, la foire aux fromages et aux vins) ; et la « rencontre avec les soignants de l’hôpital d’Antony », plus connu par son sigle (HPA) ou par son vrai nom (hôpital privé d’Antony).

    Je suis dur. Ce n’est pas si facile de s’exiler aux confins de l’Essonne et du Val-de-Marne quand on vient de Levallois et de s'attarder quelques jours par mois aux alentours du parc de Sceaux. Il faut découvrir tellement de détails futiles qui n’ont d’importance que pour ces électeurs obtus attachés au territoire où ils vivent : le nom des villes, des maires, des fêtes, des équipements… Mais dans quelques semaines ou mois, tout cela pourra être oublié, Maud Bregeon sera ministre et notre député sera son suppléant actuel, Christophe Mongardien.

    Ah, au fait, Madame Bregeon, le nom de votre suppléant, c’est Christophe Mongardien, pas « Christophe Montgardien ». Encore un détail…

  • L’incendiaire et le champion

    La mecheL’éditorial de Jean-Yves Sénant dans Vivre à Antony de septembre (Les incendiaires et les champions) était vraiment « malaisant » comme disent désormais nos jeunes. Pas tellement pour la comparaison entre une rage collective destructrice (les émeutes de fin juin liées à la mort de Nael Merzouk à Nanterre) et un investissement personnel continu (la performance nationale en saut en longueur de Dreyfus Gbadjale, jeune habitant d’Antony) : fallait-il deux tiers de page pour énoncer des banalités dans le genre « détruire c’est mal - sans cesse sur le métier remettons notre ouvrage… » ? Non, le malaise tenait à la troisième colonne de l’éditorial où Jean-Yves Sénant a tutoyé la limite avec la xénophobie et le racisme. Citons l’auteur : « Alors, pourquoi ces incendiaires ? Qu’est-ce qui a conduit ces jeunes, dont les familles ont quitté un jour leur pays et ont choisi de venir s’établir en France, à concevoir une telle haine pour notre pays… » (soulignement par moi).

    Comment Jean-Yves Sénant sait-il que les incendiaires du Mont-Blanc et de Tabarly sont des jeunes ? Comment sait-il que leurs familles sont originaires de pays étrangers ? Comment connait-il leurs motivations ? Et s’il y avait parmi ces incendiaires de vieux Bretons séparatistes ? Non, Jean-Yves Sénant nous abreuve de ses a priori. Pour lui, la violence est forcément l’œuvre de jeunes, d’immigrés de la deuxième ou troisième génération et qui rejettent la Nation et la République.

    Cela s’appelle l’amalgame : confondre volontairement des concepts distincts dans un but de discrédit. Et revenir de cette façon sur ces évènements violents évidemment inacceptables sans même évoquer d’une phrase la possibilité d’autres raisons (par exemple : une révolte contre une société perçue comme inégalitaire, injuste et stigmatisante), c’est jeter de l’huile sur des braises encore chaudes. Autrement dit, c’est Jean-Yves Sénant qui est à la fois l’incendiaire et le champion de l’amalgame !

  • Archéologie de l'écologie

    Michel rambaut 2008 11

    Mon beau-père, Michel Rambaut, qui fut physicien nucléaire au CEA, est mort en 2009. Récemment, son épouse Geneviève a mis la main sur un de ses manuscrits, préparé en 1985 pour une « planche » devant sa loge maçonnique. Anne et moi avons découvert ce texte qui, malgré ses 38 ans, nous a semblé terriblement actuel. Avec l’accord de ma belle-mère, nous le divulguons aux profanes, sans aucune modification.

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    Pour une prise en compte du problème de l’écologie mondiale

    Qui n’a pas entendu parler des pluies acides sur l’hémisphère nord, aussi bien au Québec qu’en Scandinavie, ces pluies qui font mourir les forêts. Qui n’a pas entendu parler de la diminution en vingt ans du tiers de la forêt amazonienne. Qui n’a pas entendu parler de la pollution chimique d’un fleuve énorme comme l’Angara en Sibérie. Ce ne sont là que des exemples, mais qui sont l’indice du fait que l’impact de l’homme sur la biosphère devient de plus en plus lourd.

    Entrainée dans le tourbillon du progrès technique, la majorité des hommes modernes vit comme si nous disposions d’une biosphère de dimensions infinies. Il est certes dérangeant pour l’esprit de prendre conscience de ce que la biosphère n’est qu’une mince pelure de moisissure à la surface de la planète Terre, isolée dans l’immensité de l’espace. Le défaut de prise de conscience de cette dure réalité est explicable car nos mentalités ont été forgées par une culture qui remonte au néolithique, il y a quelques millénaires, alors qu’il n’y avait que quelques habitants par km² en Europe. Il y avait équilibre entre l’homme et le milieu naturel. Il est nécessaire de se rendre compte que cet équilibre est rompu. Notre civilisation et notre mode de vie sont devenus extrêmement fragiles face à la moindre situation accidentelle, soit naturelle, soit artificielle.

    L’homme n’est pas la première espèce à avoir submergé la planète et à lui avoir imposé sa loi. Les fameux dinosaures l’ont dominée durant une bonne centaine de millions d’années. Puis ils ont disparu brutalement il y a environ 60 millions d’années ; d’après la théorie la plus récente cette disparition serait due au passage de la Terre à travers un nuage stellaire comme il en existe beaucoup dans notre galaxie : le climat devint plus froid, les végétaux se raréfièrent et le milieu naturel ne fut plus à même de subvenir aux besoins considérables de ces créatures. C’est pourquoi on retrouve de nos jours de longues files d’ossements des restes de cette espèce groupée en divers emplacements de la planète. Seules résistèrent à cet aléa stellaire des espèces plus rustiques, dont les besoins étaient moins importants, les premiers mammifères.

    Il serait nécessaire de tenir compte de cette leçon de la nature, bien que le règne de notre espèce soit très récent sur cette planète, mais alors que son emprise sur elle est bien plus forte que celle des dinosaures.

    Il y a peu de temps, c'est-à-dire quelques millénaires ou même quelques siècles, l’homme vivait décemment en symbiose avec le milieu naturel. Les premières grandes métropoles comme Athènes, Alexandrie avaient un impact négligeable sur le milieu naturel.

    Au contraire de nos jours pour assurer la survie du milieu naturel et la sienne propre, l’homme doit se garder de toute erreur. De quel pourcentage, raser complétement la forêt amazonienne ferait augmenter le taux de gaz carbonique dans l’atmosphère de la planète ? C’est le genre de question que l’homme en tant qu’espèce doit se poser.

    Faire tout ce qu’il faut pour préserver le milieu naturel devrait être notre règle d’or, en ayant à l’esprit que le progrès technique pose beaucoup plus de problème qu’il n’en résout.

    C’est à son intelligence que l’espèce devra sa survie, autant qu’au respect de la nature.

    Ce problème d’écologie mondiale a en fait un aspect à la fois philosophique et symbolique. Il s’agit de retrouver principalement le sens du symbole de la déesse Mère, que l’on rencontre par exemple à la fois chez les habitants de l’Amérique du nord d’avant 1492, et à l’emplacement de l’Ukraine actuelle, mais il y a 20 000 ans. C’est ainsi que les Algonkins par exemple avaient vécu pendant 40 000 ans en équilibre avec leur Mère la Terre. Le respect de la nature aussi bien chez eux que chez les anciens gaulois se traduisait par une foule de symboles qui exprimaient la quintessence d’une réalité où chaque chose et chaque être devait avoir sa place.

    Avec le temps, le symbole pouvait se faire mythe, il n’empêche que par exemple l’idée symbolique de dieu tutélaire de la source, de génie du bois sacré, d’esprit du fleuve, assurait le respect du milieu naturel.

    Je me demande si nous n’avons pas abusé de symboles qui représentent uniquement la capacité de l’homme à agir, à construire mais aussi à dominer et à détruire. Il est des outils qui sont des armes contre la vie : je laisse à chacun le soin de trouver des exemples. Cela a peut-être été une étape nécessaire et bénéfique dans le développement matériel et moral de l’humanité, et peut-être aussi dans celui de la Franc-Maçonnerie. Il faut se demander si cette étape n’est pas finie.

    En revanche le progrès consistera peut-être à l’avenir à retrouver une dimension perdue, sans pour cela rejeter l’acquis de la connaissance et de siècles d’efforts scientifique et technique, et en s’efforçant de comprendre à nouveau des sentiments et des symboles enfouis dans le passé !

    J’estime personnellement que notre ordre ferait œuvre utile en proposant comme sujet d’études celui de l’écologie mondiale et des rapports nécessaire avec le symbolisme. Cette proposition pourrait commencer par venir de cet atelier.

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    Commentaires :

    Tout au long de ce texte, destiné à être lu, Michel Rambaut écrit « l’homme » et pas « l’Homme ». Il est cependant bien évident qu’il ne veut pas parler du masculin, à distinguer de la femme, mais de l’être humain (il parle d’ailleurs de « l’homme en tant qu’espèce »), confronté au milieu naturel, à la biosphère, à l’avenir ou à … l’Etre suprême.

    Michel Rambaut attribue l’extinction Crétacé-Paléogène à la traversée par notre planète d’un « nuage stellaire ». Cette théorie, discutée à l’époque de la rédaction du texte et encore soutenue ponctuellement il y a quelques années, n’est, à l’heure actuelle, plus vraiment défendue ; le consensus scientifique s’établit désormais sur l’impact d’un astéroïde, éventuellement suivi d’éruptions volcaniques.

    Ces deux bémols mis à part, je suis estomaqué par l’actualité des assertions ou allusions (la submersion de la planète, le taux de CO2 dans l’atmosphère, la personnalisation d'éléments de l'environnement), par la vigueur des formules (« la biosphère n’est qu’une mince pelure de moisissure à la surface de la planète ») et par l’ambition finale (c’est à son intelligence que l’espèce devra sa survie). Mais cet espoir est-il bien placé ? Je n’en suis pas certain.

  • Antony dans le JDD.

    Qui l’eut cru ? J’ai découvert dans le Journal du Dimanche l’autre jour, grâce à l’obligeance d’une citoyenne d’Antony dont le père travaillait à l’imprimerie (merci Catherine !), une enquête sur la banlieue parisienne en général et notre ville en particulier sous la plume de Victor Franco et Georges Moraux : Qu’est-ce qui ne va pas en banlieue ?

    Dès le premier abord, je suis surpris par le style des journalistes : ils citent Steinbeck à propos de l’urbanité et pas Geoffroy Lejeune sur le grand remplacement. Le JDD serait-il finalement plus proche du Nouvel Obs que de Valeurs actuelles ?

    Toujours est-il que leur parole semble vive et franche et qu’elle ne dissimule pas la réalité de notre cadre de vie. On découvre ainsi au fil de leur reportage ce qu’ils appellent « une cité futuriste au milieu des bourbiers » (sans doute le nouveau quartier Jean-Zay ?). Ils mettent en lumière sans concession « des transports archaïques » (évidemment le RER B). Ils évoquent « l’isolement et l’ennui » dans la cité qui « somnole le jour et dort la nuit » : comment leur donner tort quand Le Sélect est fermé cet été et que les Antoniens cinéphiles doivent se réfugier au Trianon ? Ils déplorent « la dispersion administrative », ayant évidemment constaté que le guichet SNCF le plus proche est à Massy, que la caisse d’allocations familiales est à Châtenay, la Sécurité sociale à Nanterre et le centre des Finances publiques à Vanves… Ils soulignent aussi des « rivalités de clochers d’un autre âge » : ils ont certainement entendu Jean-Yves Sénant refuser lors du dernier conseil municipal l’idée même de subventionner un peu la MJC et le centre de santé de Fresnes dont le tiers des usagers vient d’Antony.

    Mais au moment de copier le lien vers le site du journal pour que vous puissiez approfondir cet article de presse, je découvre un peu tardivement que ce numéro du Journal du Dimanche est daté du… 29 novembre 1964 ! Certainement que Jean-Yves Sénant, en amateur éclairé du cinéma italien, a fait de la réplique culte du Guépard sa devise secrète : « il faut que tout change pour que rien ne change ».

  • Pas de prisonniers !

    Avez-vous écouté Le Téléphone sonne sur France Inter mardi 25 juillet ? Non ? Vous auriez dû.

    Un syndicaliste policier (Jean-Christophe Couvy, présenté comme secrétaire national du syndicat Unité SGP Police FO) s’exprime au sujet de la « fronde des policiers » qui se traduit, notamment à Marseille, par des arrêts maladie, suite au placement en détention provisoire d’un policier mis en examen.

    Il prononce textuellement (à partir de 33 min 50 et jusqu’à 35 min 15) :

    On a une hiérarchie : Préfet, hiérarchie policière… qui disent « Ecoutez, on a des geôles de garde à vue qui sont pleines, les officiers de police judiciaire (je suis désolé) sont débordés, on fait le ménage et pas de prisonniers, parce qu’il faut à un moment donné récupérer la rue ». Bon. Après chaque policier effectivement reçoit cette information et a son taux de résilience, sachant qu’il faut remettre tout ça dans un contexte et je suis d’accord pour remettre dans un contexte : quand on est en période d’émeute où il n’y a plus de…, j’allais dire : plus de légitimité, c’est l’anarchie totale, eh bien, on reprend le terrain comme on peut avec les moyens que l’administration nous donne.

    Etonnement, les journalistes ne lui demandent pas de préciser son propos : ce qu’il entend par « Pas de prisonniers », « Plus de légitimité », « on reprend le terrain comme on peut avec les moyens que l’administration nous donne ». On en est donc réduit à interpréter.

    « Pas de prisonniers » ou « Pas de quartier », c’est, en termes militaires, le fait pour le vainqueur de ne montrer aucune clémence ou aucune pitié envers les vaincus et de refuser d'épargner leur vie après leur capitulation sans condition. C’est ça notre police ? C’est ça le message que le préfet et les contrôleurs généraux envoient aux policiers de terrain ? En tout cas, comme dit notre syndicaliste, chaque policier reçoit cette consigne et fait avec ce qu’il comprend ou croit comprendre. De mon côté, je n’ai pas compris « « le taux de résilience » de chaque policier mais c’est vrai que je n’ai pas eu de formation de psychologie appliquée au maintien de l’ordre…

    « Plus de légitimité » : de quel côté ? Est-ce à dire qu’un manifestant est légitime à montrer pacifiquement son opposition à des politiques gouvernementales mais qu’il ne l’est plus quand il le fait en dégradant des biens ou en attaquant des personnes ? Ou bien que la police est légitime à encadrer et contraindre une manifestation pacifique mais qu’elle ne l’est plus si elle emploie elle-même la violence de façon préventive ? On ne sort de l’ambigüité qu’à son détriment, mais, oui, les deux mon capitaine !

    « On reprend le terrain comme on peut avec les moyens que l’administration nous donne » : donc aussi avec des moyens de force intermédiaire ou avec des armes létales, c’est selon ? La fin justifie tous les moyens ?

    Je ne peux pas imaginer que des policiers sortent des fourgons avec l’envie d’enfoncer des crânes ou de casser des tibias. Je suis peut-être naïf. Mais soit notre syndicaliste dit n’importe quoi et c’est un peu problématique car il est, qu’on le veuille ou non, un peu un référent professionnel pour les policiers, soit il expose vraiment le contexte hiérarchique et il va falloir revoir le programme de formation non seulement des écoles de police mais aussi de l’Institut national du service public. Maurice Grimaud, réveille-toi, ils sont devenus fous.

  • Conseil municipal : focus sur... (5)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour ce mois de juin 2023, le focus sera sur : la gratuité des médiathèques.

    L’ordre du jour du Conseil appelait la validation des études d’avant-projet définitif de la future médiathèque du quartier Jean-Zay. Après une intervention d’Irène Huard sur le projet lui-même, j’ai pris la parole sur la nécessité de mettre en œuvre dès maintenant la gratuité totale des médiathèques communales ; j’ai exposé ce qui suit.

    " Voilà un projet ambitieux, éco-responsable, actuel, bref : enthousiasmant à la fois aux plans culturel et architectural !

    Je veux saluer ce soir les études et concertations qui ont eu lieu, j’en suis témoin, j’en ai même été un peu acteur au Conseil des séniors. Elles ont abouti à ce programme de 2021. Il n’est certes pas parfait : comme l’a souligné à l’instant Irène Huard, il oublie presque l’existence de la « petite » médiathèque Arthur-Rimbaud et ses horaires d’ouverture étriqués. Mais il donne une base solide pour le dossier technique. Vous nous avez aussi transmis un codicille de mars 2023 qui prétend « synthétiser » le document d’origine. Et autant l’absence de gratuité des médiathèques actuelles est justement critiquée dans le programme, autant ce point disparait subrepticement de la synthèse.

     Quand on vous interroge, M. le Maire ou Mme Rolland, à ce sujet, vous rivalisez de faux-fuyants : « on verra », « peut-être », « c’est possible qu’on instaure la gratuité plus tard », « on réfléchit », « on attend l’inauguration ou un autre évènement ». Un autre évènement, on se demande bien lequel ? Mais si, bien sûr : les prochaines élections !

    Pourtant le caractère payant des médiathèques est un véritable boulet :

    • C’est tout d’abord un boulet d’image. Il y a en France une tendance lourde à la suppression des frais d’inscription dans les médiathèques. L’autre soir, en commission, Eric Arjona annonçait 39% de médiathèques gratuites, il a juste omis de mentionner que ces 39% c’était en 2017, nous devons être maintenant bien au-delà. Allons-nous être la dernière médiathèque payante d’Ile-de-France ? Astérix… C’est d’autant plus absurde que les médiathèques qui ont servi de références dans le projet, c’est-à-dire Toronto et Stockholm, sont gratuites. Le caractère payant nous place aussi en contradiction avec le manifeste de l’UNESCO et avec une délibération de l’Association des bibliothécaires de France.
    • Le payant, c’est aussi un boulet pour la fréquentation. Les études conduites par cette même Association des bibliothécaires de France montrent une augmentation de la fréquentation après instauration de la gratuité d’au moins 5% et jusqu’à 30 à 40%.
    • Le payant c’est aussi un boulet de lisibilité : vos grilles tarifaires enferment, elles sont compliquées, elles sont laides et repoussantes. Faites simple et beau, faites gratuit !
    • Le payant enfin, pour parler votre langage, c’est un boulet financier. Vous faites payer pour le plaisir de faire payer, pas pour l’argent : le paiement du prêt ne couvre que 2% du budget de la médiathèque et la gratuité vous épargnerait un cout de gestion de plusieurs milliers d’euros par an…

    Alors, ce soir, faites un geste fort à la hauteur de ce bel équipement : annoncez la gratuité totale de nos deux médiathèques pour l’an prochain et laissez votre nom dans l’histoire !"

  • La rue Mounié à l’heure du grand pari

    Hier, la commission municipale mixte « Mobilités » et « Urbanisme » a été informée d’un sujet qui ne figurait pas à l’ordre du jour du Conseil municipal convoqué le surlendemain : la rénovation de la rue Mounié. Pourquoi cette précipitation soudaine ? Peut-être parce que le projet avait commencé à fuiter : dimanche 25 juin, les terrasses de la place du Marché  bruissaient de rumeurs alimentées par des proches de l’ancien maire Patrick Devedjian…

    Toujours est-il que l’on nous annonça qu’à la suite à la concertation de 2019 il avait été décidé de satisfaire la demande générale d’apaisement de cette artère et de redonner de la place aux piétons. Et on nous dévoila trois images de la future rue Mounié : deux de jour (une dans chaque sens) et une de nuit.

    Un espace de plain-pied comportant une voie centrale unique de circulation entourée de deux larges espaces de couleur différente pour les piétons, quelques places de stationnement vides en alternance de part de l’autre de la voie de circulation, pas de mobiliers urbains, pas de poteaux d’éclairage ni de signalisation, 2 ou 3 arbres, deux vélos, deux voitures. Et on nous demanda si ça nous faisait rêver…

    La population aura l’occasion d’écrire ce qu’elle pense de ce projet et s’il la fait rêver, une nouvelle « concertation » devrait démarrer en juillet. Je dis « concertation » car c’est le terme employé à plusieurs reprises par l’adjointe à l’urbanisme, Mme Précetti, même si l’adjoint aux travaux, M. Nehmé, considère que la concertation a déjà eu lieu en 2019 et que la consultation de cet été sera plutôt de pure forme. Nous verrons bien

    Ce projet appelle de ma part des commentaires.

    Je constate avec plaisir que la désimperméabilisation de la ville est à l’ordre du jour puisque les places de stationnement (surtout des places de livraison) devraient être en matériaux perméables, de type « Evergreen » : ceux-là même que Sophie Devedjian s’était employée il y a 15 ans à éradiquer de l’espace antonien ! La suppression des poteaux est aussi un point positif, tout comme la présence de stationnement pour les personnes à mobilité réduite. Cependant, l’espace n’est pas « habité », pas de bacs végétaux, pas de bancs, on a l’impression plutôt désagréable d’un couloir d’hôpital à traverser, pas d’une rue où déambuler.

    J’ai aussi des craintes sur la sécurité de l’ensemble. La voie de circulation unique n’est en effet séparée des zones destinées aux piétons que par un mini-caniveau et le changement de couleur du revêtement. J’appréhende ce que pourrait devenir cette rue ainsi réaménagée avec les mêmes photos mais avec 20 vélos, 14 voitures, un camion de La Poste, un camion de livraison de farine, une quinzaine de scooters devant le MacDo et une ambulance de pompiers en mission : un slalom de véhicules sur les espaces piétons ?!

    L’intention est bonne mais repose sur des paris :

    • Que tous les automobilistes comprennent d’emblée que la rue Mounié ne sera plus une voie de traversée de la ville ;
    • Que tous les automobilistes respectent la future limitation de vitesse (20 km/h ?), alors qu’ils ignorent superbement celle actuellement en vigueur ;
    • Qu’aucun camion n’effectuera plus de marche arrière hasardeuse pour accéder au quai du bureau de poste ou du Monoprix ;
    • Que les jeunes clients du MacDo et les livreurs à domicile trouveront tous un endroit adapté pour parquer leur monture ;
    • Que tous les cyclistes appliquent le principe du respect de l’usager le plus vulnérable ;
    • Qu’aucun client de la boulangerie et aucun usager d’un automate bancaire n’abandonnera son véhicule au milieu de la voie de circulation ou sur les espaces piétons ;
    • Que la police municipale aura suffisamment d’effectifs en journée pour sensibiliser dans un premier temps et réprimer ensuite les récalcitrants ;
    • Que la police nationale aura le temps d’intervenir le soir et la nuit quand la police municipale sera de repos…

    J’espère me tromper, mais le rêve risque de tourner au cauchemar…

  • Conseil municipal : focus sur... (4)

    Le conseil municipal d’Antony se tient en principe tous les deux mois. L’ordre du jour est fixé par le maire, il comporte plusieurs dizaines de délibérations sur des projets de décisions. Chacune est présentée par un élu de la majorité, qu’on appelle le rapporteur. Les élus des minorités posent des questions, demandent des éclaircissements, expliquent pourquoi ils sont d’accord ou pas sur la décision proposée. Puis le conseil municipal vote et on passe au point suivant. Ce processus emmène l’assemblée jusque tard dans la nuit… Les enregistrements vidéo des réunions sont accessibles sur le site de la mairie (Vidéos du Conseil municipal | Ville d'Antony (ville-antony.fr)). 

    Pour chaque réunion du Conseil, je donnerai ici un coup de projecteur sur un des sujets qui auront été traités.

    Pour ce mois de juin 2023, un premier focus sera sur : les manœuvres préparatoires à l’élection sénatoriale.

    Senat hemicycle et tribune

    Premier focus, en effet, puisque de façon très exceptionnelle, le mois de juin 2023 voit se dérouler deux réunions du Conseil municipal, celle du 9 juin étant entièrement consacrée à l’élection des délégués du Conseil municipal pour l’élection des sénateurs qui aura lieu elle-même le 24 septembre prochain.

    Le processus d’élection des sénateurs n’est pas très connu des citoyens français et il est assez compliqué. Je vais essayer d’être clair, quitte à simplifier un peu.

    Tout d’abord, la durée de leur mandat : les 348 sénateurs sont élus pour six ans mais le Sénat est renouvelé approximativement par moitié tous les trois ans, les départements français étant rangés dans une des deux séries, série 1 (170 sénateurs) ou série 2 (178 sénateurs) : les Hauts-de-Seine sont dans la série 1, les dernières élections y ont eu lieu en 2017, les prochaines auront lieu en 2023.

    Deuxièmement, le corps électoral : les 348 sénateurs ne sont pas élus par tous les citoyens au suffrage direct, ils sont élus par un corps d’environ 162.000 « grands électeurs » qui comprend les parlementaires (députés, sénateurs), les députés européens, les conseillers régionaux, les conseillers départementaux et des « délégués » des conseils municipaux. Dans les « petites » communes, les conseillers municipaux élisent en juin parmi eux un certain nombre (en fonction de la population de la commune) de « grands électeurs » qui seront donc leurs délégués pour voter à l’élection sénatoriale trois mois plus tard. Dans les communes « moyennes », tous les conseillers municipaux sont automatiquement « grands électeurs ». Et dans les « grandes communes » (Antony est dans ce cas), non seulement tous les conseillers municipaux sont automatiquement « grands électeurs » mais ils élisent en juin aussi des citoyens comme « délégués supplémentaires » (plus ou moins nombreux selon la population de la commune) qui deviennent ainsi des « grands électeurs ».

    Enfin, le mode de scrutin : dans les départements peu peuplés, il y a 1 ou 2 sénateurs, ils sont élus par les « grands électeurs » par un vote majoritaire à deux tours (comme les élections législatives par exemple) ; dans les départements plus peuplés (les Hauts-de-Seine sont dans ce cas), il y a plus de sénateurs (7 dans les Hauts-de-Seine), ils sont élus par les « grands électeurs » par un vote à la proportionnelle à un seul tour (comme pour les élections au Parlement européen).

    En pratique, à Antony ?

    Les 49 conseillers municipaux sont donc automatiquement « grands électeurs » et Antony a droit à 41 « délégués supplémentaires ». Le 9 juin, les conseillers municipaux ont donc voté (dans une vraie urne et pas dans une machine à voter) pour désigner ces 41 « grands électeurs ». Ils avaient à choisir entre quatre listes :

    • une présentée par la majorité municipale, comprenant essentiellement des membres des familles des élus de cette majorité,
    • une présentée par la majorité présidentielle, comprenant surtout des militants de ce mouvement ayant été candidats à l’élection municipale de 2020,
    • une présentée par des élus « centristes », comprenant notamment d’anciens élus municipaux,
    • et la liste présentée par Antony Terre Citoyenne, comprenant exclusivement des militants candidats à l’élection municipale de 2020.

    Les résultats ont été :

    • liste de la majorité municipale : 37 voix donnant 32 « grands électeurs » et 16 suppléants ;
    • liste de la majorité présidentielle : 3 voix, donnant 2 « grands électeurs » et 1 suppléant ;
    • liste centriste : 4 voix, donnant 3 « grands électeurs » et 1 suppléant ;
    • liste Antony terre Citoyenne, 5 voix, donnant 4 « grands électeurs » et 2 suppléants.

    Pour Antony Terre Citoyenne, les grands électeurs sont :

    • David Mauger, conseiller municipal, conseiller territorial : grand électeur de droit ;
    • Irène Huard, conseillère municipale : grande électrice de droit ;
    • Olivier Parisis, conseiller municipal, grand électeur de droit ;
    • Isabelle Rémy-Largeau, conseillère municipale : grande électrice de droit ;
    • Bruno Edouard, conseiller municipal : grand électeur de droit
    • Sylviane Aschehoug, ancienne conseillère municipale : grande électrice déléguée ;
    • Denis Dutoya, candidat à l’élection municipale de 2020 : grand électeur délégué ;
    • Valérie Roger, candidate à l’élection municipale de 2020 : grande électrice déléguée ;
    • Julien Doyen, candidat à l’élection municipale de 2020 : grand électeur délégué ;
    • Anne Rambaut, candidate à l’élection municipale de 2020 : grande électrice suppléante ;
    • Chakib Bouallou, candidat à l’élection municipale de 2020 : grand électeur suppléant.

    Pour les autres listes, voir le document préfectoral en ligne.

  • Réunion de mi-mandat Antony Terre citoyenne

    Le 15 juin 2023, s'est tenue salle Lasson à Antony, une réunion publique organisée par Antony Terre citoyenne. Elle était consacrée au "bilan de mi-mandat", chacun des élus était invité à y faire un exposé et à piloter un groupe de discussion sur le (les) sujet(s) de son intervention.

    Ne pouvant pas être présent, j'ai demandé à Anne de lire un texte que j'avais préparé. Le voilà (merci à Valérie pour la photo) : 

    Bonsoir à toutes et à tous.Mi mandat

    Je ne suis pas présent ce soir avec vous pour cette réunion de mi-mandat mais Anne a accepté de lire ce texte que j’ai préparé la semaine dernière. Je voudrais vous dire tout d’abord pourquoi je suis absent et puis ce que représente cette échéance de mi-mandat pour moi.

    Je suis ce soir dans le Jura car je participe demain matin à l’assemblée générale annuelle des forestiers privés de Franche-Comté. J’y suis pour débattre de la santé et de la pérennité des arbres de forêt et, plus généralement, de l’écosystème forestier menacé par le bouleversement climatique qui permet maintenant les incendies en forêt tempérée et les attaques d’insectes envahissants. En tant que forestier jurassien, je vais ainsi sans doute être amené à récolter prochainement des épicéas et à semer à leur place des cèdres de l’Atlas qui atteindront leur taille adulte dans une centaine d’années. Cette démarche éclaire aussi l’Antonien que je suis et explique pourquoi je ne me battrai certainement pas pour préserver ici des peupliers dont le sort est déjà scellé et qu’il importe de remplacer par d’autres essences moins voraces en eau et plus pérennes : pourquoi pas des Tilleuls ?

    Mais revenons à cette échéance de mi-mandat, bien plus courte que la vie des arbres...

    Collectivement, il me semble que c’est essentiellement l’occasion de juger au milieu du gué l’action de l’exécutif municipal, les écarts à son programme électoral et ses mensonges. Je suppose que vous en avez parlé ou que vous allez le faire.

    Personnellement, le mi-mandat a une signification très différente de celle de mes collègues, puisque je n’ai intégré le Conseil municipal qu’en décembre dernier, à l’approche de cet évènement. J’ai certes tenté de développer des actions d’influence durant ces trois premières années, surtout en interne en ce qui concerne la méthode et la transparence, mais ce n’est pas le sujet de ce soir. Je vous parlerai plutôt de trois questions à propos desquelles j’ai porté, avec mes collègues, des initiatives : les mobilités, le handicap, les inondations.

    Le volet Mobilités est complexe parce que les compétences sont empilées : la marche est de compétence communale mais la circulation à vélo ou en voiture dépend du statut de la voie, communale ou départementale ; les transports en commun sont en première approximation de compétence régionale mais le réseau capillaire de bus ex-Paladin est de compétence territoriale. Nous sommes attachés aux mobilités douces et respectueuses de l’usager le plus vulnérable – le piéton – et au fonctionnement optimal des transports en commun dans une double logique de durabilité et de justice sociale. Dans cette optique nous sommes intervenus en faveur du maintien  de la liaison ferrée Orlyval et de sa transformation en ligne de desserte locale avec intégration tarifaire dans le forfait Navigo et création d’une gare proche du lycée Descartes : notre vœu adressé à Valérie Pécresse, après quelques modifications formelles du maire, a été voté à l’unanimité par le Conseil municipal de décembre dernier. Nous avons aussi écrit à Jean Castex, nouveau Président de la RATP, pour lui demander une amélioration réelle du RER B, en termes de capacité, de fréquence et de régularité, mettant notamment en avant la nécessité du déploiement de Nextéo et de la conversion de la branche B2 en navette ou en prolongement du métro 4.  Nous intervenons, au Conseil municipal et au Conseil de territoire par la voix de David, dans les commissions municipales et extra-municipales, pour obtenir, par exemple, des voies cyclables cohérentes, sécuritaires et correctement signalées. Sur ces sujets, on ne peut pas dire que nous obtenons tout et tout de suite : ainsi l’idée de découpler la branche B2 du RER, aujourd’hui reprise sous une modalité différente par l’exécutif de Vallée Sud Grand Paris et envisagée dans le schéma directeur régional pour 2040, a été une revendication que j’ai portée en 2010, à l’époque de Citoyens à Antony ! De même, c’est en 2018 qu’il a été demandé par les mêmes irréalistes que le lycée Descartes soit desservi par un bus Paladin, nous avons eu satisfaction l’an dernier…

    Sur le handicap, j’ai réussi, grâce à l’obligeance du maire, à participer au mois de mars à une réunion de la commission municipale d’accessibilité bien que je n’en sois pas membre (Olivier Parisis qui était titulaire était absent). Cette commission réunit des élus, des responsables de services municipaux et des associations, elle est surtout un lieu d’échange puisque les décisions relèvent du maire. Suite à la récente démission d’Olivier Parisis de cette commission, je compte, si j’y suis élu, aborder les questions de la libération des trottoirs des différents obstacles (publicités, panneaux de signalisation redondants, poubelles…) qui gênent la progression, de la répartition des places de stationnement (actuellement éparpillées en zone résidentielle selon les demandes individuelles au lieu d’être implantées selon un plan logique), de leur accès difficile pour des personnes n’habitant pas Antony (avec la nécessité de se créer au préalable des comptes sur des applications commerciales), de l’accessibilité seulement partielle de certains bâtiments communaux ayant obtenu des dérogations (parfois sur des bases irrationnelles), de celle du parc HLM qui ne se résume pas à l’adaptation de quelques logements mais nécessite de régler aussi l’accessibilité des parties communes et enfin de la signalétique communale largement incompréhensible pour les personnes avec un handicap intellectuel.

    Antony a été soumis à plusieurs reprises à des inondations et dernièrement en juin 2018. Le bouleversement climatique va sans doute rendre ces épisodes encore plus fréquents. Il convient donc d’agir sur les trois axes : prévenir les inondations, protéger les habitants lorsqu’un épisode se présente pour en limiter les conséquences et réagir lorsque l’inondation s’est produite pour sauvegarder la population. La prévention passe par la désimperméabilisation de la ville : à force d’en parler sans arrêt depuis 2020, je crois que nous sommes en passe de convaincre les acteurs publics de la nécessité de rendre possible l’infiltration des eaux pluviales dans l’espace urbain, j’en veux pour preuve la réunion de la semaine dernière sur l’aménagement de l’avenue Pajeaud où mes remarques à ce sujet ont été accueillies favorablement par le département. La protection implique que des pluies exceptionnelles puissent être temporairement contenues dans des bassins de rétention avant d’être rendues aux réseaux ensuite : le bassin en cours de construction en face du conservatoire arrive avec plusieurs années de retard mais il arrive, celui du Moulin-de-Berny que nous demandons depuis longtemps va pouvoir se faire dans quelques années grâce au département du Val-de-Marne, de la Métropole du Grand-Paris, de l’Agence de bassin Seine-Normandie, de la ville de Fresnes mais sans l’aide de la ville d’Antony ni du département des Hauts-de-Seine ! Mais malheureusement, il faut aussi envisager que ces mesures ne soient pas assez efficaces et que des inondations réelles surviennent encore, il faudra alors réagir. Antony, comme toutes les communes des Hauts-de-Seine, est exposée au risque d’inondation, elle devrait avoir un plan communal de sauvegarde, document décrivant notamment les procédures réflexes à appliquer en cas de sinistre majeur de toute nature. Nos prédécesseurs au Conseil municipal l’ont demandé sans succès. Depuis novembre dernier je suis intervenu pour pouvoir le consulter. Avec un peu de ténacité, j’ai pu rencontrer les personnes en charge à la mairie et avancer sur ce sujet : le plan communal de sauvegarde est en cours de rédaction, j’ai pu avoir un exemplaire du projet, j’ai même pu faire des remarques, des corrections, des propositions… Le plan communal de sauvegarde devrait être soumis à l’approbation du maire cet été (soyons réaliste : ce sera sans doute plutôt septembre que la semaine prochaine !).

    Voilà ce que je voulais vous dire. C’est plus une base de travail pour les 3 prochaines années qu’un bilan des 3 années passées, mais, à tort ou à raison, je pense que c’est ce qui intéresse les Antoniens.  

    Screenshot 20230618 211226 facebookNote : en écrivant ce texte, je ne pensais pas que 48 heures après son prononcé, la phrase "je ne me battrai certainement pas pour préserver ici des peupliers dont le sort est déjà scellé et qu’il importe de remplacer par d’autres essences moins voraces en eau et plus pérennes" se trouverait hélas confirmée dans les faits puisqu'un peuplier du quartier La Fontaine a été couché par un coup de vent... 

  • La Butte rouge épargnée

    Le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a annulé ce jour la modification du Plan local d'urbanisme (PLU) de Châtenay-Malabry. Le Tribunal a en effet estimé que la procédure choisie (modification) n'était pas adaptée à l'ampleur des changements prévus sur le quartier de la Butte rouge. Par ailleurs, il a reproché aux porteurs du projet (mairie de Châtenay et Etablissement public territorial Vallée Sud-Grand Paris) une rédaction insuffisamment claire du rapport de présentation. Enfin, il a estimé que cette modification du PLU n'était pas en cohérence avec le PADD (projet d'aménagement et de développement durable). 

    Un grand bravo aux associations et particuliers qui se sont mobilisés pour la défense de ce quartier historique.

    La Butte rouge vers la Rue Lucien-Herr.Le jugement du Tribunal.pdf (424.47 Ko)

  • Les sages sont-ils devenus fous ?

    Le Conseil constitutionnel termine actuellement l’examen des dossiers que lui a transmis la Commission des comptes de campagne (CNCCFP) à propos des élections des députés en 2022, ce qui représente plusieurs centaines de décisions, publiées en lots plusieurs fois par mois au Journal officiel. Le Conseil constitutionnel confirme ou infirme ainsi les manquements relevés par la CNCCFP en ce qui concerne le financement des campagnes, la sincérité et la tenue des comptes. Théoriquement en cas de « manquement d’une particulière gravité », mais en pratique, assez systématiquement, le Conseil peut prononcer une peine d’inéligibilité d’un à trois ans pour le candidat, qu’il ait été élu député ou pas. En général, sauf cas de fraude avérée, les irrégularités sont le fait de « petits » candidats, citoyens pas encartés qui se présentent pour la première fois, peu au fait des procédures. Les politiques aguerris, eux, ne font en principe pas d’erreurs puisqu’ils sont aidés par des équipes entrainées à ces exercices et aussi parce qu’une décision d’inéligibilité serait bien plus gênante pour eux : s’ils ont été élus, cela signifie qu’ils seraient alors démis de leur mandat ; s’ils n’ont pas été élus, cela les empêcherait temporairement de se présenter à un autre type d’élection (sénatoriale, par exemple). Conseil constitutionnel paris

    J’ai été surpris cette année par quelques décisions du Conseil constitutionnel qui me semblent assorties d’une mansuétude peu coutumière en ce qui concerne en particulier des retards de transmission à la CNCCFP  de comptes de campagne (du 10 mars au 26 mai 2023, près de 140 décisions sur ce sujet) : traditionnellement, un simple retard (sans autre irrégularité) se traduit par une inéligibilité d’un an, sauf circonstances particulières (candidat ou mandataire financier malade, par exemple). J’ai noté jusqu’à présent 9 décisions de dossiers transmis avec un retard de 4 à 11 jours où le Conseil n’a pas prononcé d’inéligibilité : ils sont tous motivés par une erreur d’enveloppe ! Les dossiers avaient été expédiés par les mandataires financiers ou les experts-comptables à l’adresse du candidat au lieu de l’adresse de la CNCCFP et il avait donc fallu renvoyer ensuite (et en retard) le dossier à la bonne adresse !...  La raison de cette mansuétude ? Allez savoir… Notons cependant que dans ces 9 cas, il y avait celui d’un candidat Ensemble qui avait été élu, qui était donc devenu député et qui aurait dû renoncer à son mandat en cas d’inéligibilité : c’est ballot... Les 8 autres sont tous des candidats certes battus mais ayant fait des scores honorables (le moins bon avait fait 22% au 1er tour, le meilleur avait frisé l’élection avec 49,8% au second tour) et ce sont tous des adhérents de partis « installés » dans le paysage politique (5 LFI, 2 LREM, 1 PS). Donc ces personnalités échappent à une sanction qui aurait pu gêner la poursuite de leur parcours : chanceux, n’est-ce pas ? 

    On pourrait se dire que le Conseil constitutionnel a changé sa façon de voir les dossiers et que cette nouvelle souplesse sur des retards de quelques jours va bénéficier à tous les candidats, aux « petits » aussi. Eh bien non ! Si on examine le cas des autres dossiers ayant été transmis avec le même léger retard (1 à 10 jours), qu’observe-t-on ? Ils sont 9 aussi mais ce sont tous des candidats de « petits » mouvements (2 régionalistes, 1 autonomiste, 2 partisans de la ruralité, 1 trotskiste, 1 zemmouriste, 1 sans étiquette, 1 divers gauche et 1 dissident de LREM), pas vraiment des cadors de scrutin (la plupart ont fait de l’ordre de 1 à 3%, les régionalistes un peu mieux mais plafonnent vers 6%) – rien de grave à ce qu’ils soient frappés d’inéligibilité, eux… Pourtant, 4 d’entre eux avaient fait état de circonstances atténuantes (problèmes de santé, de formulaires indisponibles, de mandataire débordé…), mais tout cela a été balayé d’un revers de main par la décision du Conseil constitutionnel et ils ont écopé d’un an d’inéligibilité. Off balance scale svg

    Alors, quoi ? Serait-il plus grave pour un mandataire financier d’arriver avec un quart d’heure de retard au bureau de poste que d’y être ponctuel avec une enveloppe à l’adresse mal rédigée ? J’ai plutôt le sentiment que, volontairement ou non, consciemment ou pas, le Conseil constitutionnel juge différemment non pas seulement selon les faits mais plutôt selon les conséquences qu’il envisage pour ses décisions : ici, il « pardonne » aux grands et accable les petits. Ce faisant, il ne se grandit pas.

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    Actualisation du 2 mai 2024 :

    Il y a quelques jours, les « Sages » ont récidivé. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques avait rejeté en décembre dernier le compte de campagne d’une candidate à une élection législative partielle, et avait transmis son dossier au Conseil constitutionnel pour qu’il se prononce sur une éventuelle inéligibilité. Si le Conseil a reconnu le 26 avril 2024 le bien fondé du rejet du compte de campagne, il n’a pas prononcé de décision d'inéligibilité, compte tenu des « circonstances particulières de l'espèce ». Serait-ce dû au fait que cette candidate avait été élue comme députée et qu’elle aurait donc dû abandonner son mandat ? Cela n’a surement rien à voir avec le fait que cette députée est une des rares socialistes à devoir son élection aux voix de la droite puisqu’elle était opposée à une candidate insoumise...

  • Schéma directeur régional

    Le Schéma directeur régional d'Ile-de-France est en concertation pour encore quelques jours. Pas très facile cependant d'y contribuer efficacement : il faut donner son avis dans différentes catégories et thématiques, ce qui est probablement plus simple à exploiter mais ruine toute tentative de vision d'ensemble un peu cohérente...

    J'ai donc déposé, non pas un avis, mais une demi-douzaine d'avis. Je copie ci-dessous une version consolidée globale.

    De façon surprenante, il n’y a presque rien dans ce SDRIF dit « environnemental » sur la nécessité de vivre et de travailler dans un environnement sans pollutions de l’air, de l’eau et des sols… Rien non plus sur la lutte contre la sécheresse estivale et les incendies de forêt qui touchent déjà les régions du Nord de l’Hexagone… Par ailleurs, est-il bien nécessaire de favoriser (au détriment de terres perméables) l’extension du parc Disney, symbole de l’abêtissement et du marchandisage du divertissement ? Je suis en outre favorable à la sanctuarisation de la totalité du triangle de Gonesse et pas seulement d’une partie de celui-ci.

    Sur le volet Zéro artificialisation nette, la problématique ne peut pas se résumer à un bras de fer avec l’Etat pour savoir si les opérations de ce dernier doivent impacter le calcul ou pas. Il faudra évidemment déterminer à quelle échelle le calcul devra être fait : il serait absurde de le faire au niveau régional en compensant une artificialisation totale en petite couronne par une perméabilité presque totale ailleurs ; l’échelle intercommunale serait sans doute la plus adaptée (communauté de communes, communauté d’agglomération, communauté urbaine en grande couronne, établissement public territorial en petite couronne. Il conviendrait aussi de faire préciser comment doivent être considérées les surfaces artificielles mais perméables (ex : circulations et stationnements couverts d’enrobés drainants). Je précise que, si je ne suis pas favorable à la construction de prison sur des terres actuellement agricoles, il ne faut pas rejeter pour autant de tels projets sur des positions dogmatiques : notre pays et notre région ont besoin d’établissements pénitentiaires nouveaux et modernes, il nous revient d’accueillir ces projets en responsabilité.

    Sur le volet Attractivité, attention à maintenir sur l’ensemble du territoire régional des emplois de fonctions et de niveaux diversifiés. L’Ile-de-France ne peut pas et ne doit pas devenir une zone de haute technologie, il est absolument indispensable de conserver des emplois de production et de logistique industrielles.

    Concernant la lutte contre les émissions de CO2, il importe de développer les transports à faible émission (transport de marchandises par voie fluviale, par exemple), de décourager l’utilisation de véhicules particuliers pour les mobilités urbaines, de soutenir les pratiques sylvicoles (stocker du carbone dans des arbres en forêt puis dans des constructions en bois).

    Sur le volet Economie circulaire, il conviendra de concilier un équilibre entre les zones agricoles périphériques à conserver et l’agriculture urbaine à développer.

    Concernant le logement, il est indispensable de stopper l’étalement urbain, source d’augmentation de temps de transport domicile-travail et donc d’émission de gaz à effet de serre. Il faut donc construire la ville sur la ville et, pour ne pas artificialiser davantage, il faut le faire en hauteur. L’objectif de mixité sociale dans chaque territoire doit être affiché : chacun doit pouvoir se loger décemment à proximité de son lieu de travail, des leviers permettant la création d’une offre accessible de logements devront être trouvés et mis en œuvre. Mais je ne suis pas favorable à la « norme anti-ghetto » avec un seuil maximal de 30% de PLAI par commune : quand des communes ne respectent pas (ou trainent les pieds pour appliquer) les taux minimum de logements sociaux sur leur ville, leurs voisines sont amenées logiquement à compenser cette insuffisance ; alors, soit cette norme anti-ghetto devra s’appliquer à la globalité de l’EPT, soit le seuil devra être supérieur à 30%.

    Le volet Mobilités ne doit pas se limiter au métro, au RER et au vélo. La marche à pied, salutaire d’un point de vue sanitaire, doit être encouragée pour les déplacements de proximité et en complément des autres modes de déplacement. La question des trajets pendulaires de banlieue à banlieue ne sera pas résolue uniquement par les lignes de métros du Grand-Paris : des lignes de bus en petite couronne et d’autocars en grande couronne doivent être créées pour rendre possibles ces déplacements sans passer par Paris. Il serait inconcevable de ne pas conserver, améliorer et prolonger des liaisons ferroviaires existantes correspondant à ce besoin (Orlyval entre Antony et Orly, RER C entre Choisy et Versailles, par exemple). Les revêtements des autoroutes urbaines existantes doivent être modernisés : enrobés phoniques pour diminuer les nuisances sonores, enrobés drainants pour permettre la pénétration des sols par la pluie).

    Concernant le volet Résilience :

    La lutte contre les inondations doit être réformée : elle repose actuellement sur un mille-feuilles de compétences où la Région n’a pas sa place (collecte des eaux pluviales par les EPT, transport par les départements, GEMAPI relevant de la Métropole, lutte contre les pollutions par les agences de bassin). La Région doit prendre l’initiative de provoquer une simplification permettant une gestion rapide et efficace de la lutte contre les inondations en gardant à l’esprit que les inondations ne sont pas que le fait de la Seine…

    La question de l’énergie doit prendre en compte la question de l’enfouissement des lignes à haute tension en secteur urbanisé.

    La question de la santé devrait apparaitre plus clairement dans ce SDRIF. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris est, après tout, le centre hospitalier universitaire et régional d’Ile-de-France, on s’attend à ce que la Région ait un projet pour soutenir notamment cet acteur incontournable, tout en préservant les centres hospitaliers de proximité en particulier en grande couronne et les établissements privés non lucratifs (notamment mais pas uniquement en ce qui concerne les soins de suite, la psychiatrie et la cancérologie).

    Bruno EDOUARD, Conseiller municipal d’Antony (92)

  • Infox : quand le maire ment (1)

    Management by clowns i cannot tell a lie

    Dans Vivre à Antony du mois de mai, la tribune du maire en page 48 renferme un gros mensonge. A propos du débat budgétaire du 6 avril, il y est écrit : « Il fallait prévoir moins d’investissements, nous ont dit les autres élus d’opposition, sans préciser s’il fallait renoncer à la reconstruction de l’école Anatole-France ou à celle du centre André-Malraux ».

    Pourtant, j’ai au contraire mentionné explicitement les dépenses qu’il me semblait possibles de supprimer ou de différer : «  La situation financière que vous avez créée avec le maintien de dépenses inutiles come la vidéosurveillance ou l’acquisition du pavillon du Dr Vasarely, ou pas urgentes, comme le parking de l’hôtel de ville, justifie à vos yeux une augmentation des ressources… ». Soit près de 6 millions d’euros.

    Merci à Bauschron pour l’illustration (licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International).

  • Handicap : agir à Antony !

    Ces dernières semaines ont été riches d’évènements sur le handicap au niveau international et national, cela m’incite donc à aborder ce sujet ici.

    Handicap

    En effet, le Comité européen des droits sociaux a conclu, sur une réclamation collective, que la France avait violé la Charte sociale européenne dans la mise en œuvre d’une véritable politique inclusive. Cette décision a été saluée par la Commission nationale consultative des droits de l’homme le 20 avril 2023 qui a réitéré « son appel à la mise en place d’une politique inclusive d’accès universel visant à l’autonomie des personnes en situation de handicap ». Quatre jours plus tard, le collectif Handicaps a annoncé boycotter la Conférence nationale du handicap, prévue le 26 avril à l’Elysée, dénonçant un manque d’ambition de la politique gouvernementale en la matière. Je tiens à souligner ici que la législation française sur les handicaps a été essentiellement l’œuvre d’un homme politique dont je ne dis pas toujours du bien, Jacques Chirac, porteur de la loi de 1987 sur l’inclusion des personnes handicapées dans les entreprises et, surtout, de la loi de 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette loi prévoyait notamment la mise en accessibilité des espaces publics avant 2015 mais une grande partie de la classe politique nationale et locale a alors déployé des trésors d’inertie et/ou de manœuvres dilatoires pour retarder autant que possible les échéances prévues

    Mais, ici à Antony ?

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    Le 22 mars dernier se sont tenues conjointement à l’hôtel de ville la Commission communale d’accessibilité des personnes en situation de handicap (PSH) et la Commission de suivi de la charte Ville-Handicap qui regroupent des élus, des responsables de services municipaux et des représentants d’associations. Je veux renouveler mes remerciements à un homme politique dont je ne dis pas toujours du bien (décidément !), le maire Jean-Yves Sénant qui m’a autorisé à intervenir à cette commission conjointe alors que je n’en suis pas officiellement membre (le conseiller municipal de mon groupe qui en est membre était absent). Bien que les échanges aient été francs et intéressants, il y a selon moi encore quelques axes de progrès sur le handicap.

    Le premier point concerne la représentativité des associations. Il y a à Antony des personnes qui sont membres du Conseil d’administration d’associations nationales référentes sur certains syndromes handicapants et qui seraient intéressées à participer aux parcours d’accessibilité, à tenir leurs assemblées générales ou des réunions d’information à Antony, mais qui ne semblent pas pouvoir le faire car leur siège n’est pas à Antony. Par ailleurs, il est regrettable que les associations locales de parents d’élèves ne soient pas membres de cette commission conjointe Accessibilité-Charte. Inversement, les associations de commerçants qui en étaient membres jusqu’en 2022 mais qui ne siégeaient jamais (j’avais déjà souligné ce point l’an dernier) n’en sont désormais plus membres ce qui règle l’apparence de la question mais maintient le problème (le manque d’intérêt des associations de commerçants pour le handicap).

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    Le deuxième axe est celui de l’accessibilité des bâtiments communaux. Plusieurs salles ou même bâtiments entiers ne sont pas accessibles aux PSH ou aux personnes à mobilité réduite (PMR) (par exemple : salle d’atelier informatique à la maison des Ans toniques, école Paul-Bert). Il semble que ces locaux aient obtenu soit une dérogation du Préfet, soit au moins un avis favorable de la Commission départementale d’accessibilité.  Là aussi, on règle l’apparence de la question (l’obligation règlementaire tombe) mais le problème reste (les locaux demeurent inaccessibles). Par ailleurs, on ne peut que s’étonner de l’argumentation déployée pour obtenir la dérogation : pour la salle informatique des Ans toniques, destinée à des cours collectifs d’informatique pour des seniors, l’avis favorable a été obtenu parce qu’il était possible de prêter un ordinateur portable à une PSH ou PMR qui ne pourrait pas accéder à la salle de cours afin qu’elle puisse utiliser l’ordinateur au rez-de-chaussée ! On croit rêver. C’et comme si on donnait un ticket de bus à une PMR ne pouvant pas monter dans le bus ! L’objectif est que la PMR rentre dans la salle pour suivre le cours collectif, pas de jouer à Candy Crush au rez-de-chaussée pendant que les autres élèves apprennent à utiliser Excel !

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    Le troisième point est l’accessibilité du parc de logements de Hauts-de-Bièvre-Habitat. Le rapport de la Commission d’accessibilité mentionne les travaux d’adaptation des logements réalisés l’année passée, c’est louable. Cependant, les questions précises que j’ai posées sur les circulations dans les parties communes n’ont pas pu recevoir de réponses sur le fond. La Commission apparait donc compétente pour les améliorations mais pas pour les difficultés : comprenne qui pourra !

    Le quatrième point est la question des registres publics d’accessibilité. Ces documents, règlementairement obligatoires, sont destinés à faciliter la préparation des visites des services publics par les PSH. A ce titre, ils devraient être disponibles sur le site Internet de la mairie et pas seulement à l’accueil de la mairie. Sur ce point, la première réponse qui m’a été donnée était que cette mise en ligne n’était pas obligatoire. Dans un second temps, juste avant le Conseil municipal, Mme Aubert, la conseillère municipale déléguée au handicap m’a écrit que c’était en bonne voie…

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    Le cinquième et dernier point a trait aux places de stationnement pour PSH. Antony compte 12400 places de stationnement dont 219 pour les PSH, ce qui est interprété par Mme Aubert comme étant « presque » conforme au décret prévoyant 2% de places pour PSH. Cependant 219 sur 12400, cela ne fait que 1,77% et pas 2%, d’autant que les 3 quarts de ces places ne sont pas aux normes ! Par ailleurs, même si la Ville insiste sur le caractère non privatif de ces places, elles sont créées sur demande des utilisateurs antoniens et pas selon un plan rationnel de desserte. Le stationnement sur ces places est gratuit, à condition, pour les Antoniens, d’avoir fait enregistrer sa plaque d’immatriculation à la mairie (sinon Tata Zoé flashe à tout va sans s’arrêter pour vérifier la présence d’une carte européenne de mobilité sur la planche de bord). Mais pour les étrangers ? Je veux dire les Fresnois, les Wissoussiens, les Massicois et Réginaburgiens… Soit ils paient à l’horodateur le plus proche de la place qu’ils ont eu la chance de trouver, si tant est que ledit horodateur soit sur un trottoir assez large et à peu près horizontal, soit ils essaient de se connecter sur Easypark pour se référencer mais il semble qu’il soit bien plus facile d’y renseigner son numéro de carte bleue que son numéro de carte de mobilité… Serait-ce que cette différence de traitement soit liée au fait que les Wissoussiens ne votent pas à Antony ?

  • J'ai essayé pour vous... le Paladin n°14.

    Dans quelques semaines, le tram T10 nous emmènera de la Croix-de-Berny au Jardin-Parisien à Clamart. En attendant, un autre moyen de transport existe qui va en 30 minutes de la Croix-de-Berny à Clamart également, la nouvelle ligne 14 du Paladin. Au contraire du futur tram, cette ligne, gérée par Vallée-Sud-Bus, évite les grands axes et serpente dans les quartiers de Châtenay, du Plessis et de Fontenay en desservant au passage la mairie de Châtenay, le jardinier Truffaut, le parc de la Vallée-aux-Loups, le RER Robinson, longeant le centre chirurgical Marie-Lannelongue pour atteindre finalement le CEA de Fontenay à la limite de Clamart.

    Arret bus 14

    Rendez-vous donc à quelques dizaines de mètres de la gare de la Croix-de-Berny, devant le bâtiment A de la Résidence universitaire. L’arrêt est indiqué trop discrètement, il est situé un peu après celui du Paladin 4, sur l’espace de descente du bus RATP 379 en provenance de Vélizy. Notre bus est tout mignon, bien compact – une dizaine de places assises pour les passagers – mais nous avons la chance d’avoir un équipage de deux mécaniciens : un conducteur, sans doute récemment embauché, et un commandant de bord, chargé de son instruction. Le véhicule est silencieux, la conduite souple, la suspension initialement satisfaisante se révélera toutefois limite un peu plus tard dans les petites rues où les gendarmes couchés sont durs et nombreux. Nous partons à l’heure (17 h 55) avec une demi-douzaine de passagers qui descendront au fur et à mesure de notre progression ; d’autres usagers monteront à Robinson, le minibus ne sera jamais inoccupé. Quelques réglages de l’affichage semblent à parfaire, ainsi quand vous pressez le bouton pour obtenir l’arrêt suivant, l’écran affiche curieusement (séquelle d’une traduction littérale ?) : « Demande plateforme » ! Toujours est-il que malgré le noviciat du conducteur nous arrivons à l’heure prévue (18 h 26) au terminus intitulé « Division Leclerc » à la « frontière » entre Fontenay et Clamart.

    Minibus paladin 14

    Donc un trajet effectué tout le long assis, dans un délai très raisonnable. Voilà donc une alternative au bus RATP 395, en fonction de votre destination précise. Le service est annoncé de 7 h à 20 h, tous les quarts d’heure en heures de pointe en semaine, toutes les demi-heures en heures creuses ainsi que le samedi. Le pass Navigo est bien sûr accepté, en revanche le prix d’achat à bord du ticket est vraiment onéreux : 2,50 €.